VACCIN ROR ET AUTISME : L’AFFAIRE ANDREW WAKEFIELD
Les scientifiques qui ont voulu simplement questionner la vaccination ont souvent subi les ires de l’industrie pharmaceutique et des médias. C’est ce qui est arrivé au Dr Andrew Wakefield en 1998. Retour sur les faits et sur les réelles conclusions de « l’affaire ».
Cette année-là, Andrew Wakefield publie les résultats d’une étude scientifique* menée avec des confrères en Angleterre. Publiée dans The Lancet, elle présente douze cas cliniques d’enfants atteints d’une maladie gastro-intestinale, de troubles du spectre autistique et vaccinés avec le ROR. Alors que l’étude n’émet que l’hypothèse d’un lien entre ces trois états, elle provoque une vague de méfiance chez les parents britanniques et la chute des vaccinations ROR.
Une campagne médiatique de dénigrement commence alors contre Andrew Wakefield et elle atteint son apogée en 2004, lorsqu’un journaliste du Sunday Times, Brian Deer, prétend que le chercheur a falsifié les données cliniques pour soutenir sa thèse, et accepté de l’argent d’un cabinet d’avocats qui voulaient poursuivre en justice des laboratoires pharmaceutiques. En 2010, Andrew Wakefield est radié de l’Ordre des médecins, qui l’accuse de fraude, et The Lancet dépublie son étude.
Cette histoire officielle est régulièrement invoquée pour ceux qui souhaitent prouver l’innocuité des vaccins. Au-delà du raccourci logique évident, il suffit d’y regarder de plus près pour s’apercevoir que la réalité est tout autre :
- la rétractation de l’article du Lancet a été faite uniquement sur l’interprétation, pas sur l’exactitude (incontestée depuis) des données scientifiques.
- son rédacteur en chef a reconnu des pressions de son éditeur, Reed Elsevier, dont le directeur d’alors, Sir Crispin Davies, était membre du Conseil d’Administration du laboratoire GlaxoSmithKline, fabricant de vaccins.
- Les parents ont déclaré avoir été trompés par le journaliste, qui s’est présenté à eux sous une fausse identité et pour de faux motifs.
- Brian Deer a pu témoigné devant l’Ordre des médecins, mais pas les parents qui soutenaient Wakefield.
Malgré cela, en 2012, l’intégrité et la légitimité d’Andrew Wakefield sont restaurées à double titre :
- Le Dr David Lewis obtient l’autorisation de consulter les documents originaux de l’affaire. L’éminent microbiologiste américain confirme l’absence totale de fraude,
- La Cour d’Appel de Grande Bretagne rejette la radiation par l’Ordre des médecins du Dr John Walker-Smith, sanctionné en même temps que Wakefield, et dénonce des raisonnements superficiels et des conclusions erronées.
Conclusion : Andrew Wakefield aurait été rétabli lui aussi s’il avait fait appel de sa radiation.
Pour aller plus loin dans les détails de cette affaire montée de toutes pièces, nous vous conseillons l’excellente vidéo L’affaire Wakefield, où est la vraie fraude ? de Massimo Mazzucco et Silvano Trotta, visible sur Youtube (30 minutes)
* Source : Ileal-lymphoid-nodular hyperplasia, non-specific colitis, and pervasive developmental disorder in children, 1998 (Wakefield and al.)
Cet article a été rédigé par Jean-David Bol et il est issu du magazine Régénère n°10 “La vaccination : comment s’y retrouver ?”.