DÉTOX : POUR ÉVITER LA REDISTRIBUTION DES SUBSTANCES TOXIQUES (MÉTAUX)
Dans les précédents articles, nous avons évoqué la détoxification et l’élimination par le sauna infrarouge, ainsi que la remise en circulation des substances toxiques. Une fois ces substances toxiques sorties de leur cachette, le corps va tenter de les éliminer par les voies de sortie disponibles. Malheureusement, ce n’est ni facile ni automatique. Des voies d’élimination affaiblies et des processus de détoxification défectueux peuvent entraîner des situations catastrophiques. De plus, en raison de la nature lipophile/neurotrope des neurotoxines et autres substances toxiques, la plupart sont réabsorbées par les terminaisons nerveuses abondantes du système nerveux entérique (SNE) dans la paroi intestinale, et ce d’autant plus que le côlon est congestionné et que le flux est lent. Cette remise en circulation et cette réabsorption de ces toxiques peut provoquer une redistribution dans des endroits plus sensibles comme le cerveau et le système nerveux ! Il faut donc faire très attention à tout programme de détoxification.
Favoriser une transpiration intense et grasse par le sauna (ou même l’exercice physique en extérieur) peut alléger le travail des autres émonctoires, ce qui limite ainsi la redistribution des substances toxiques dans l’organisme. En effet, comme mentionné dans l’article “La détoxification et l’élimination par le sauna infrarouge”, le sauna infrarouge permet d’éliminer non seulement les substances hydrophiles, mais aussi les substances lipophiles. Cette élimination par la peau des substances lipophiles soulage ainsi le foie dans son travail de solubilisation des substances toxiques. Par ailleurs, tout ce qui est éliminé par la peau, n’aura pas à transiter par les intestins, ce qui réduit d’avantages les risques de réabsorption
Néanmoins, la lipolyse induite par la sauna infrarouge augmente la libération des substances toxiques dans la circulation sanguine, et augmente donc aussi leur passage vers les canaux d’élimination, lesquelles seront ensuite dirigées et réparties vers différents canaux d’élimination, dont les intestins. Pour limiter le risque de réabsorption intestinale de ces toxines, il est toujours plus prudent d’utiliser en parallèle des chélateurs et des liants (binders).
L’UTILISATION DE BINDERS ET DE CHÉLATEURS NATURELS
Les binders (liants) sont des substances qui ont la capacité de se lier, d’absorber ou d’adsorber les toxines avant d’être évacuées du corps. Les chélateurs sont des binders spécifiques aux métaux et qui créent avec le métal une double liaison chimique beaucoup plus forte que le lien créé par la plupart des binders. Ainsi ils diffèrent des binders par la nature de produits auxquels ils s’adressent mais aussi par la force beaucoup plus grande de la liaison qu’ils créent avec le produit à évacuer. Tous les chélateurs sont des binders mais tous les binders ne sont pas des chélateurs.
Ainsi, en parallèle de vos séances de sauna, vous pouvez prendre des chélateurs naturels et doux comme la chlorella et la zéolithe car ils vont nettoyer le système intestinal. Mais aussi des binders comme l’argile, le charbon actif et le psyllium qui vont emprisonner les métaux et permettre d’être évacués par les selles. Thierry adore le mélange argile/charbon/psyllium.
Des liants pour les intestins
L’argile : roche fractionnée en milliards de minuscules particules qui, en plus d’être riches en minéraux, a le pouvoir d’absorber et d’adsorber les polluants dont les métaux toxiques. Il existe différentes espèces minérales argileuses : smectite, kaolinite, illite, attapulgite, sépiolite etc. La pascalite, du nom de son découvreur français Émile Pascal, est utilisée par les amérindiens pour guérir. Certains gisements contiennent des taux plus ou moins importants d’aluminium ou d’autres métaux mais il semble que les liaisons ioniques de la maille argileuse sont fortes. Ainsi, l’argile que nous ingérons n’est pas à risque élevé de nous relâcher ces métaux, dont la biodisponibilité est d’ailleurs très faible. D’autres part, elle possède aussi, majoritairement, du silicium qui protège l’organisme de cette toxicité en permettant l’élimination de l’aluminium par voie urinaire.
Le charbon actif : Issu de la combustion du bois (ou de coques de noix de coco), il possède la propriété de fixer et de retenir certaines molécules amenées à son contact, dont certains métaux toxiques. Les médecins l’utilisent en cas d’intoxication en l’administrant dans l’heure pour qu’il fonctionne. Les données empiriques montrent qu’il est efficace pour aider à l’élimination des métaux dans les intestins, bien que peu de données scientifiques existent.
Le psyllium : le psyllium était utilisé dans la médecine ayurvédique pour soigner les problèmes digestifs. Membre de la grande famille des plantaginacées, i produit de petites graines dont la cosse est composée de mucilage et de fibres solubles. Le psyllium blond, plus riche en mucilage que le brun, contient des protéines et beaucoup de fibres (15 fois plus que le son d’avoine à poids égal). Ses vertus sur la sphère digestive et intestinale sont reconnues par l’OMS : en tapissant les parois de l’intestin, le psyllium contribue à réduire les inflammations et les symptômes des MICI. Il équilibre également le transit, en agissant favorablement à la fois sur la constipation et sur la diarrhée. Le psyllium est considéré comme un prébiotique qui participe à l’équilibre du microbiote. Disponible en magasin bio, il se consomme en gélules ou en poudre et figure dans les ingrédients de nombreuses recettes kéto, notamment de pains sans gluten.
C’est seulement après avoir suffisamment nettoyé les intestins et le milieu extracellulaire que vous pouvez ensuite aider le corps à faire sortir les métaux du milieu intracellulaire et du cerveau. Pour cela, on utilisera la teinture mère de coriandre ou encore l’acide alpha-lipoïque (AAL). Il est important de les utiliser dans un deuxième temps pour ne pas saturer le milieu et dépasser la capacité d’élimination de l’organisme.
Enfin, le Dr Dietrich Klinghardt utilise l’ajout d’ozone pour fournir un antimicrobien efficace pendant le sauna. En effet, dès que le mercure et les autres métaux sont retirés du corps, les micro-organismes commencent à se développer. Il utilise une armoire à vapeur d’ozone qui permet de combiner les effets de l’hyperthermie et de la thérapie par l’ozone d’une manière très sûre et confortable.
Note importante : si vous suspectez être fortement intoxiqué aux métaux toxiques, je vous déconseille de vous lancer seul dans la détoxification des métaux, que ça soit avec le sauna infrarouge, le jeûne ou la prise de chélateurs naturels. La pratique de la chélation des métaux toxiques est risquée et complexe pour les personnes dont le niveau de toxicité est élevé. Elle demande une surveillance et un accompagnement par une personne qualifiée. Certains médecins pratiquent la chélation à l’aide de chélateurs chimiques (DMPS, DMSA, EDTA) et certains naturopathes sont capables d’accompagner avec des chélateurs naturels (bien que leur nombre soit encore très limité en France).
FAIRE LE PLEINS DE NUTRIMENTS
L’intégrité des processus de détoxification dépendent des vitamines et nutriments apportés. De plus, la supplémentation en vitamines, minéraux et électrolytes compense les pertes dues à la transpiration et fournit des quantités plus que suffisantes pour répondre à la demande métabolique accrue ainsi qu’à la protection antioxydante nécessaire lors de la remise en circulation des toxiques.
Si le régime alimentaire aide à libérer les xénobiotiques, il est important de soutenir le métabolisme en stimulant des enzymes comme celles du cytochrome P450, qui jouent un rôle clé dans la détoxification au niveau du foie, et plus précisément dans la dégradation des substances chimiques. Toutefois, l’activité des cytochrome P450 peut aussi augmenter le risque de toxicité en produisant par leurs réactions des radicaux libres. Pour prévenir ces effets nocifs, le corps a besoin d’un système antioxydant efficace composé d’antioxydants et d’éléments nutritifs essentiels. Ces éléments doivent être régulièrement réapprovisionnés pour maintenir une protection optimale.
Pour faire le plein d’antioxydants et de nutriments, il est idéal de consommer des fruits et légumes frais, non transformés, et, pour une concentration encore plus élevée, des jus de légumes. Bien que la supplémentation ponctuelle sous forme de gélules puisse être utile, elle ne pourra jamais remplacer les bienfaits d’une alimentation riche en fruits et légumes crus.
Des vitamines et minéraux essentiels à la détoxification de foie
Les vitamines du groupe B : elles sont nécessaires dans de nombreux processus enzymatiques qui permettent d’optimiser les processus de détoxification. L. Ron Hubbard a établi son protocole de détoxification par le sauna en s’appuyant sur l’administration de vitamine B3 car elle stimulerait une libération continue des acides gras stockés. Cela permet de libérer des substances toxiques qui étaient emprisonnées dans les graisses. Ces toxines sont ensuite transportées dans le sang vers le foie, où elles sont transformées pour être éliminées par les reins ou la transpiration. Ce processus contribue à nettoyer le corps des substances indésirables accumulées. On trouve la vitamine B3 particulièrement dans la gelée royale (105 g pour 100 g), la levure alimentaire (25 mg pour 100 g), l’esturgeon fumé (17 mg pour 100 g), les anchois (14 mg pour 100 g), le foie de veau (13,7 mg pour 100 g), les arachides (13,6 mg pour 100 g), le thon (13 mg pour 100 g) ou encore le magret de canard (13 mg pour 100 g).
Le magnésium : ce minéral est un cofacteur pour plus de 300 enzymes dans le corps, y compris celles impliquées dans la synthèse de glutathion, une substance clé dans la détoxification (voir plus loin). En particulier, le magnésium est nécessaire pour activer les enzymes qui participent à la production d’adénosine triphosphate (ATP), une source d’énergie essentielle pour les réactions biochimiques, y compris celles de synthèse du glutathion. Vous en trouverez dans la laitue de mer séchée ou déshydratée (2780 mg pour 100 g), le son de blé (600 mg), graines de courges (550 mg), le cacao en poudre (499 mg pour 100 g), l’ortie (473 mg pour 100 g), la noix du Brésil (367 mg pour 100 g) ou encore les graines de sésame (350 mg pour 100 g).
Le zinc : cet oligo-élément métallique est un antioxydant. Une étude menée par Yousuf et al. a révélé un rapport molaire de 2:1 entre le zinc et l’arsenic dans les sécrétions cutanées, accompagné d’une augmentation de la vitamine E. Le zinc, la vitamine E et d’autres nutriments jouent un rôle crucial dans la méthylation et l’élimination de l’arsenic dans l’organisme. Par ailleurs, il a été démontré que la supplémentation en vitamine E améliore les manifestations cutanées de l’arsénicose. Vous en trouverez dans l’huître (16 à 50 mg pour 100 g), le foie de veau (12 mg pour 100 g), les crabes et homards (6 à 8 mg pour 100 g), la viande rouge (5 à 8 mg pour 100 g), les graines de courges (7 à 8 mg pour 100 g), les noix de cajou (5 à 6 mg pour 100 g) ou encore les graines de lin (5 mg pour 100 g).
Le sélénium : cet oligo-élément métallique est aussi un antioxydant. Catalyseur du glutathion et régénérateur des vitamines C et E antioxydantes, le sélénium joue un rôle central dans la lutte contre le stress oxydatif. Il contribue à réduire les effets délétères de certains métaux comme le mercure, le cadmium et l’aluminium. Vous en trouverez dans les noix du Brésil (1135 µg pour 100 g), les champignons shiitakes séchés (127,78 µg pour 100 g) et les huîtres (115 µg pour 100 g), le thon en conserve (70 µg pour 100 g), les abats de dinde ou de poulet (59 µg pour 100 g), ou encore le foie de porc (55 µg pour 100 g).
Des antioxydants (agents réducteurs)
Les “agents réducteurs” sont des substances qui donnent (et perdent) un ou plusieurs électrons à des “agents oxydants”. Les suivants le sont, c’est pourquoi ce sont des antioxydants majeurs qui neutralisent les effets des substances les plus oxydantes susceptibles d’endommager les cellules, très présents en cas d’intoxication.
Le glutathion : c’est un antioxydant composé de trois acides aminés : la glutamine, la glycine et la cystéine. Il contient du soufre, du fait de la fonction thiol portée par la cystéine, ce qui lui confère ses principales propriétés.
On l’appelle d’ailleurs le « maître antioxydant » car c’est le plus abondant dans l’organisme et il peut se régénérer lui-même dans le foie. En raison de son rôle dans la détoxification, des concentrations élevées de glutathion existent naturellement dans le foie. Les hépatocytes peuvent contenir jusqu’à dix fois plus de glutathion actif ou réduit (GSH) que d’autres cellules. Nos poumons contiennent également une quantité élevée de glutathion. Les cellules épithéliales dans la muqueuse du poumon sécrètent le glutathion, ce qui facilite l’échange gazeux. Le glutathion aide également en recyclant d’autres antioxydants comme la vitamine C et la vitamine E.
Nos mitochondries, la « centrale électrique de la cellule », produisent de l’énergie cellulaire appelée ATP. Le glutathion, dans son rôle d’antioxydant, favorise la fonction mitochondriale en santé. C’est pourquoi il joue un rôle important dans la production d’énergie cellulaire saine dans l’organisme.
Une des autres fonctions du glutathion est son rôle dans la promotion de la fonction cellulaire naturelle saine. Il a également un rôle dans le soutien de la fonction des cellules T. En augmentant les cellules T, il augmente la production de cytokines qui soutiennent le système immunitaire. Une étude récemment publiée a démontré que le glutathion liposomal avait un effet profond sur la fonction des cellules tueuses naturelles (la première ligne du système immunitaire).
Il existe la forme réduite (GSH) et la forme oxydée (GSSG). La forme réduite (GSH) est la forme active qui peut neutraliser les radicaux libres dans le corps. Il est présent notamment dans les crucifères (brocoli, chou, navet, rutabaga, chou-fleur, chou de Bruxelles), les épinards, l’asperge, les avocats, ou encore certains fruits ((pamplemousses, pommes, oranges, pêches, bananes et melons). Cependant, les sources alimentaires de glutathion sont malheureusement mal absorbées par l’organisme. Les enzymes digestives peuvent le décomposer avant qu’il puisse être absorbé.
Bien que le glutathion soit mal absorbé, le régime alimentaire influe sur sa quantité dans l’organisme. Pour fabriquer le glutathion, l’organisme a besoin de certains constituants importants. On peut accroître la production de glutathion par l’organisme en consommant ces constituants, notamment les aliments riches en soufre (source de cystéine) comme l’ail, l’oignon, le poireau, le brocoli, les différents choux, les aliments riches en acides aminés comme les protéines animales, les aliments riches en sélénium (cofacteur de la glutathion peroxydase) comme les noix de Brésil. Des études ont montré que le curcuma et le thé vert ont la capacité aussi d’augmenter les niveaux de glutathion. Les aliments riches en acide alpha lipoïque comme le brocoli, les épinards, la viande rouge, les abats, élève aussi les niveaux cellulaires de glutathion et leur recyclage.
En complément alimentaire, je recommande la forme liposomal, 20 fois plus absorbable. La forme liposomale fait référence au glutathion encapsulé à l’intérieur d’un lipide.
La coenzyme Q10 : notre corps synthétise la coenzyme Q10 sous deux formes : ubiquinole (90%) et ubiquinone (10%). Elle est un puissant antioxydant qui renforce l’action de la vitamine C et qui protège du stress oxydatif des métaux toxiques.
La vitamine C : elle est aussi importante pour les voies de détoxication du foie. Elle aide à protéger contre les dommages oxydatifs les enzymes de détoxication du foie formées dans les voies de détoxication de phase 1 et de phase 2, ainsi que les tissus hépatiques. Des recherches laissent aussi entendre que la vitamine C pourrait jouer un rôle dans l’élimination du plomb. Vous la trouverez en grande quantité dans l’acérola (1 500 à 1 800 mg pour 100 g), la baie d’églantier (500 à 1250 mg pour 100 g), la goyave (228 mg pour 100 g), le cassis (181 mg pour 100 g), le chou kale (120 à 145 mg pour 100 g), le poivron rouge (120 mg pour 100g). Attention, la vitamine C est détruite à la cuisson à partir de 60 degrés. Plus la cuisson est longue, plus la vitamine est susceptible d’être complètement détruite. En complément, je recommande la forme liposomale.
La vitamine E : une étude menée par Yousuf et al. a révélé un rapport molaire de 2:1 entre le zinc et l’arsenic dans les sécrétions cutanées, accompagné d’une augmentation de la vitamine E. Le zinc, la vitamine E et d’autres nutriments jouent un rôle crucial dans la méthylation et l’élimination de l’arsenic dans l’organisme. Par ailleurs, il a été démontré que la supplémentation en vitamine E améliore les manifestations cutanées de l’arsénicose.
Les produits soufrés
Le soufre, associé au glutathion, est un élément essentiel pour la phase 2 de détoxification du foie. Les métaux deviennent solubles et prêts à être éliminés lorsqu’ils se lient au soufre pour former des sulfures. Vous trouverez beaucoup de soufre dans l’ail, l’ail des ours, l’oignon, le poireau, les carottes, les choux, le brocoli, le chou-fleur, les radis et les protéines animales.
N-acétyl cystéine (NAC) : elle est fabriquée naturellement dans le corps à partir de la cystéine, un acide aminé soufré. On trouve de la cystéine, dans les œufs, les noix, l’ail, les oignons, les choux et le brocoli.
Acide alpha lipoïque (AAL) : c’est acide soufré présent dans toutes les cellules du corps et qui a un effet chélateur, notamment du mercure, du cadmium et de l’arsenic. Il peut traverser la barrière hémato-encéphalique et atteindre ainsi le cerveau, tout comme il peut atteindre les métaux intracellulaires. Il augmente aussi les taux de glutathion et la coenzyme Q10 qui ont un rôle important dans la détoxification. Il est très utilisé dans le protocole d’Andrew Hall Cutler.
Méthyl-sulfonyl-méthane (MSM) : il rend les métaux solubles et prêts à être éliminés. Il est utilisé dans le protocole de Hulda Clark.
ASSISTER LE FOIE ET LES REINS
Quelques plantes pour le foie : Chardon-Marie, Desmodium, radis noir, artichaud
Quelques plantes pour les reins : Ortie, pissenlit, persil, aubier de tilleul, bruyère blanche.